Reprendre conscience, c’est d’abord accepter de se regarder tel que nous sommes et non tel que nous voudrions être, tel que nous aimerions être vus, perçus par notre entourage.
À des degrés divers, nous portons tous un masque.
Au fil des années, nous renforçons ce masque. Ultimement, nous pouvons même en venir à croire que nous sommes ce personnage que nous présentons à autrui. Pourtant, si nous nous arrêtons un instant, nous savons, au fond de nous, en toute honnêteté, que nous jouons la comédie.
Reprendre conscience, c’est donc d’abord accepter de retirer ce masque. Constater, sincèrement, que nos multiples expériences et choix de vie furent dirigés par nos conditionnements et croyances, principalement basés sur l’instinct, l’ego.
Cette première étape, c’est la reconnaissance et l’acceptation que nos actions, nos décisions, nos gestes furent posés avec l’objectif exclusif de notre propre bien-être, de notre survie, du désir de bien paraître, d’éviter l’inconfort et cela, sans égard aux conséquences sur autrui, ni sur ce qui nous habite et qui connaît la vérité sur l’authentique personne que nous sommes : notre âme, l’Être.
Ce phénomène de dissimulation, personne n’y échappe. Toutefois, très peu d’entre nous accepteront un jour de se regarder sans fards, car il s’en suit une sensation de perte franchement déplaisante à vivre, mais qui sera transitoire. Retirer ce qui est faux pour dévoiler ce qui est vrai permet l’accès à ce qui est inaltérable, impérissable : soi. Ces parcelles de ce qui nous compose referont surface, elles redeviendront nôtres à leurs pleines capacités et de manière permanente ; plus besoin de se cacher.
Ce stratagème de se cacher derrière un personnage de notre fabrication nous touche tous à divers degrés, car nous avons vécu à différentes époques où la lutte pour la survie régnait ; nous vivions alors strictement au niveau de l’instinct. La loi du plus fort, tuer ou être tué, la maladie, la famine, la terreur, la guerre, l’exploitation des plus faibles par les riches et les puissants composaient notre réalité quotidienne.
Les mémoires de ces incarnations précédentes demeurent inscrites en nous. L’âme en garde la trace, même si nous n’en avons plus de souvenir conscient. Tout ce qui fut vécu est engravé en nous, comme des chemins, des sentiers balisés en forêt. L’âme supporte nos choix passés tant et aussi longtemps que nous ne les modifions pas, dans le présent. Ces correctifs s’effectuent par le changement. Le changement que nous apportons dans notre vie. Il s’agit de la deuxième étape de la démarche de guérison spirituelle : apporter les rectifications correspondant à notre niveau de conscience d’aujourd’hui.
Nous vivons à une époque qui permet, véritablement, de réparer les méfaits commis au cours de nos vies, passées et présente, qui furent guidés par l’instinct.
Aujourd’hui, la conscience refait surface, en nous, autour de nous. Ce que nous avions enfoui au plus profond de nos intérieurs, pour survivre dans la matière, peut être récupéré et réhabilité.
Nous sommes dotés du libre arbitre. Nous pouvons choisir de vivre strictement par instinct, c’est une décision qui appartient à chacun et qui n’est pas à condamner. Ou bien, nous pouvons entreprendre de renouer avec ce que nous avions délaissé, la conscience, en effectuant de nouveaux choix, œuvrant à nous améliorer, à ne plus créer de torts en soi et autour de soi. Nous pouvons réparer les dommages engendrés par inconscience. Il ne s'agit pas de délaisser complètement l'instinct, nous en avons besoin, jusqu'à un certain point, mais de vivre en équilibre avec la conscience.
Ce passage vers une vie plus consciente ne se fait pas sans heurts, évidemment. Durant ce trajet, bordé de multiples étapes échelonnées sur des années de dur travail sur soi, il y aura celle, incontournable, du pardon.
Comprenez que ce qui nous habite, l’Être, l’âme, notre côté cosmique, a assisté, passivement, à notre longue déchéance, la création de nos propres enfers, durant toutes nos vies, passées et présente. Chaque décision préjudiciable qui fut prise et maintenue l’a dépouillé d’une de ses parcelles. Cela peut paraître invraisemblable, pourtant, la plupart des individus actuellement incarnés sur terre sont amputés d’une grande partie de leur âme, sinon la quasi-totalité, voire l’entièreté dans certains cas.
Aujourd’hui, il nous faut récupérer ces parties de nous-même. Ce qui s’effectue, notamment, en se pardonnant, soi-même, pour ces choix qui nous ont causé des torts, ainsi qu’à autrui.
Le processus de pardon s’exécute en soi, face à soi, d’abord.
Il commence par la prise de conscience, honnête et sincère, que dans notre vie présente, nous avons commis des méfaits, nous avons agi en pensant seulement à notre propre bien-être, en mode « survie ».
Puis, il se poursuit par la rectification, qui consiste à agir différemment, à ne plus refaire ces erreurs. Le pardon doit s’incarner dans des gestes concrets, non seulement par de belles paroles, des vœux pieux. Un tel comportement ne revêt aucune valeur, ne procure aucune libération. Le changement est indispensable.
Bien sûr, nous avons aussi été et continuons encore souvent d’être victimes des fautes d’autrui, guidés par leurs instincts, étant tour à tour bourreaux et opprimés. Le sentiment d’injustice qui est alors vécu peut susciter en nous le désir de vengeance, l’animosité, le ressentiment, la rancœur et bien d’autres émotions toxiques, pour soi-même et autrui. Pardonner à autrui est essentiel pour notre propre guérison. Nourrir de telles émotions, c’est se gangrener corps, âme et esprit, avec les conséquences dévastatrices que cela entraîne, inévitablement.
Parfois, pardonner sera difficile. Très difficile. Certaines choses semblent impardonnables. Si vous êtes dans cette situation, sachez qu’il existe un chemin.
Commencez à envisager l’individu qui vous a porté préjudice pour ce qu’il est, simplement, c’est-à-dire un être humain, avec ses faiblesses, ses souffrances, ses problèmes, son propre vécu, son héritage familial, etc. Et non pour ce que vous voudriez ou auriez voulu qu’il soit : ce personnage n’existe pas.
Pourquoi exiger d’autrui une sorte de « perfection » dont vous-même, ni personne d’autre d’ailleurs, n’est en mesure de se réclamer, à tous niveaux ? Juger autrui et le condamner, c’est prendre en compte uniquement notre perspective, notre point de vue, à partir de notre vécu personnel, nos valeurs, nos capacités. C’est le sens de la phrase : « Que celui qui n’a jamais pêché jette la première pierre ». L’humain en soi doit pouvoir reconnaître l’humain en l’autre.
Ensuite, vous pouvez chercher en vous un souvenir heureux, au moins un, fut-il minuscule, lié à cette personne. Un moment où elle vous a apporté un bien-être, du bonheur. Suivez ce chemin, il vous réconciliera à elle… Souvent, nous cultivons la mémoire des épisodes douloureux, malheureux et oublions ou négligeons les instants heureux. Rien n’est jamais tout noir ou tout blanc. Une relation, aussi toxique soit-elle, a comporté au moins un moment de bon. Retrouvez ce moment et la sensation éprouvée, reconnectez-vous à cette personne à travers ce souvenir, pardonnez et libérez-vous de ce fardeau qui vous accable.
Ce processus peut bien sûr être appliqué envers soi-même ; fréquemment, nous sommes notre pire tortionnaire. Commettre des erreurs, des fautes, c’est humain. En prendre conscience et ne plus recommencer, c’est divin. Là se trouvent la rédemption et le début de la vraie vie !
Bonne guérison à toutes et tous, et que ce que je suis vous accompagne sur votre chemin du retour à la conscience.