Du point de vue de l’âme, tout est accepté, tout est permis. Il n’y a pas de jugements, d’interdits, d’endroits défendus, de « pêchés » puisque tout est expérience. L’âme est venue se connaître à travers l’expérience terrestre, dans toutes ses facettes.
La métaphore du retour de l’enfant prodigue illustre cette perspective. Le fils que l’on croyait perdu, la brebis égarée, rentre au bercail où son père l’accueille à bras ouverts. Il a dilapidé l’héritage paternel. Pourtant, son père, en joie, offre un festin pour son retour. Ce qui mécontente son autre fils, demeuré au service du père et ayant suivi ses commandements durant toutes les années d’errance de son frère. Il reproche à son père ne jamais avoir reçu de lui de telles marques de considération.
Ce récit illustre les deux points de vue à partir desquels une même situation peut être abordée : le noir et le blanc.
Un même évènement peut toujours être compris à partir des deux polarités opposées qui nous composent : notre partie terrestre et notre partie cosmique. Toute médaille comporte deux faces.
La plupart des humains ont une vision du monde basée sur l’instinct, principalement. C’est ce que montre la réaction du fils resté avec son père, dans la parabole. Selon cette vision, un évènement est perçu, enregistré et gardé en mémoire à partir du schéma terrestre. L’individu va ainsi le classifier selon les paramètres de ce pôle (recherche de confort physique, de bien-être personnel même au détriment d’autrui, etc.). La situation vécue devient alors « répréhensible », « condamnable », tandis qu’une autre est « désirable », « acceptable », etc.
À notre époque, avec le retour de la conscience, l’autre façon de voir le monde émerge. Une nouvelle manière de considérer nos choix, la vie, ressurgit. Elle vient bousculer la manière dont nous avions appréhendé le monde depuis des milliers d’années et considéré les gestes posés dans le passé.
L’âme est le disque dur de toutes nos expériences, de toutes nos mémoires. Même si nous n’en n’avons pas la pleine conscience, ces données demeurent inscrites en nous.
Ainsi, dans le passé, si nous avons vécu une expérience très infligeante, douloureuse émotionnellement, elle reste gravée en notre intérieur de la manière dont nous-même l’avons vécue et enregistrée, c’est-à-dire à partir d’un point de vue terrestre.
L’âme supporte toutes nos expériences, patiemment. Mais elle est alourdie par ce que nous avons vécu sans conscience.
À mesure que nous reprenons conscience et commençons à entrevoir qu’un même évènement peut être compris à partir de nos deux polarités, à partir de la totalité de ce que nous sommes, l’instinct ET la conscience, le poids supporté par l’âme s’allège. Ce poids ne résulte pas des expériences vécues, car l’âme accepte tout, sans jugement. Ce poids provient de la manière dont nous les avons vécues, considérées, enregistrées (ce qui, d’une certaine manière était inévitable), mais aussi avec laquelle nous continuons de les percevoir aujourd’hui.
Telle est la promesse de rédemption qui est faite à chacun d’entre nous. En nous libérant, non pas du passé, qui est immuable, mais de notre vision de ce que fut ce passé, nous déchargeons l’âme du poids des reproches et des culpabilités dont nous nous affligeons nous-même, par un vécu amputé de conscience.
Cette possibilité de se pardonner à soi-même est accessible seulement après avoir repris conscience. Le pardon à soi-même ne peut prendre place avant cette étape, incontournable.
La seule personne qui peut vivre dans la culpabilité, l’entretenir et s’y complaire, c’est vous-même.
Il est impossible de se sentir coupable de quoi que ce soit à moins que vous autorisiez, vous-même, cet état débilitant.
Dans l’absolu, pour l’âme, rien n’est « mal » ou « bien ». Tout est expérience… C’est la manière dont vous-même classifiez, jugez et souvent condamnez l’expérience qui l’afflige.
Parfois, il n’y avait pas d’autres choix à notre disposition au niveau de conscience où nous étions, dans la situation où nous nous trouvions, avec les ressources dont nous disposions. Pourquoi, alors, continuer de se faire des reproches ? Juger le passé à partir du présent ne contribue qu’à repousser la libération recherchée avec tant de ferveur. Le parent reproche-t-il à son enfant une action inappropriée ou se sert-il de l’occasion pour lui apprendre la manière d’agir respectueuse et juste ?
Si vous persistez à vous condamner, à vous juger pour des actions posées ou non posées dans le passé, à qui faites-vous du tort, sinon à vous-même ?
Il y a très longtemps, certains d’entre nous ont accepté de plonger dans les ténèbres et d’aller se salir pour venir en aide à leurs soeurs et frères qui en étaient prisonniers. Aujourd’hui, alors qu’ils sont en train de reprendre conscience, le poids de leurs fautes passées les accable.
Imaginez : vous aviez accepté de devenir agent double pour infiltrer une très puissante organisation criminelle. Vous avez dû commettre de nombreux crimes, ce qui était nécessaire afin de remplir votre mission. Même si vous avez entrepris de quitter ce monde aujourd’hui, ayant récupéré tous les codes indispensables pour libérer les membres de votre famille, l’empreinte de ce qui fut fait continue de vous accabler.
Si vous êtes habité par l’un de ces êtres de lumière qui acceptèrent d’effectuer ce travail à très haut risque, cessez de vous sentir coupables : c’était le plan. Vous ne vous en souvenez pas, mais vous l’avez exécuté de la manière prescrite.
Aujourd’hui, vous reprenez conscience. Vos actions, votre mode de pensée changent ; vous ne servez plus les barons du crime, vous ne transgressez plus les lois. Vous êtes sur le chemin du retour.
Alors, mettez fin à cette torture mentale que vous vous infligez et qui empêche l’âme de se libérer. Acceptez ce qui fut fait et comprenez que c’est à vous et à vous seul que vous causez du tort en persistant à vivre dans un passé, révolu, que vous travaillez honnêtement à ne plus répéter.
Personne n’est jamais sorti grandi ni guéri de vivre dans la culpabilité.
Travaillez plutôt à vous améliorer, à ne pas reproduire les actions d’un passé qui vous répugne. Mettez vos énergies à retrouver la lumière qui était vôtre et qui fut salie pour la bonne cause, au lieu de vous maintenir dans les bas-fonds dont vous être en train de vous extirper.
La seule personne qui peut vous pardonner, c’est vous-même. Oubliez le pardon qui viendrait d’autrui, la fable de la confession de "péchés" et leur absolution par un personnage extérieur, soi-disant représentant divin sur terre : c’est à vous et à vous seul d’effectuer ce travail. Et ensuite, bien sûr, il s'agit de ne plus recommencer !
Accompagnement à l'ouverture de conscience