Tout ce qui est gagné par l’ego entraîne une perte pour l’âme, qui subit le choix que nous faisons.
L’âme se trouve alors dépouillée des parcelles qui la composent. Ce phénomène se produit et perdure au fil de nos existences si ces choix en faveur de l’ego sont maintenus et non corrigés.
Inversement, affamer l’ego nourrit l’âme, qui retrouve ce dont elle avait été privée.
Ce sont des vases communicants.
Toutefois, avoir faim, être en manque de nourriture, c’est inconfortable. Lorsqu’on entreprend de retirer à l’ego ses sources d’approvisionnement, tout ce qu’il s’est approprié au cours des années et qui se trouve dans son garde-manger, nous ressentons l’impression que nous perdons quelque chose. Les tablettes se vident ! Comment allons-nous survivre ? Mais cette impression de perte est temporaire, car l’âme récupère alors un morceau, une faculté, une information qui permettra la poursuite du chemin avec une autre vision de la vie.
Pourquoi donc l’ego déploie-t-il tant d’efforts pour se servir, à notre demande, puisque, ce faisant, il démunit l’âme ?
Un début de réponse peut être trouvé lorsqu’on regarde par quoi sont motivés beaucoup de choix humains: l’évitement de la souffrance et la quête de bien-être, de confort, à différents niveaux et sous de multiples facettes. Ainsi, face à la possibilité d’une souffrance, nous cherchons instinctivement un chemin pour éviter sa survenance. Et si elle est déjà présente, nous cherchons comment la faire taire, rapidement.
Il existe d’innombrables voies pour contourner ou apaiser la souffrance. L’ego va nous en proposer une, à notre demande, pour nous éviter d’affronter la peur, la douleur, le tourment, l’embarras, la culpabilité, la honte et tout ce qui pourrait nous déstabiliser, nous faire perdre la face, nous plonger dans nos enfers; bref, faire tomber notre masque et nous voir tels que nous sommes.
Nous sommes nés amputés de parcelles de notre âme, de notre lumière. Au fil de nos précédentes incarnations, nous avons vécu à des époques où l’instinct était roi et maître, la lutte pour la survie était notre mode de vie, nous n’avions pas d’autres options. Nous avons donc perdu, petit à petit, cette lumière qui nous habitait lors de notre arrivée initiale.
De nos jours, la conscience ressurgit. Nous avons la possibilité de réparer les torts que nous nous sommes causés, par inconscience, ainsi que ceux infligés à autrui. Nous pouvons effectuer de nouveaux choix: cesser d’agir exclusivement par instinct, en mode « survie à tout prix », pour entrer en guérison et commencer à récupérer ce qui fut perdu.
Il ne s’agit pas d’abandonner l'instinct, qui a sa raison d'être bien sûr, mais qui fut exacerbé, corrompu par l'ego. Mais plutôt d’entreprendre d'agir en conscience, en tenant compte de l'instinct (sans l'ego) ET de la conscience, en équilibre.
Si nous choisissons d’entreprendre ce chemin de guérison, de multiples embûches se dresseront sur notre route. Notre ego garde en mémoire ces évènements douloureux qui nous ont affligés dans le passé et il cherche à nous en préserver dans le futur, comme nous lui avions demandé. Ces mémoires inscrites en nous agissent tels des commandements, une sorte de pilote automatique, qui est activé. L’ego agit comme si nous étions encore au Moyen-Âge. Nous aurons à l’informer que cette époque est révolue. Ces nouvelles directives vont contredire celles en vertu desquelles nous avons survécu. Ce qui occasionnera de grandes résistances, un combat intérieur ardu.
Il est plus facile d’entrer dans la mafia que d’en sortir. Les organisations criminelles sont prêtes à accueillir tout individu qui cogne à leurs portes en réclamant une certaine protection. Toutefois, il y a un prix à payer pour cette perception de sécurité et ce prix, c’est l’âme qui le supporte.
Lorsque nous effectuons le choix inverse, que nous commençons à nous rendre compte des crimes que nous avons commis pour obtenir certains appuis, la lutte commence. La lutte avec soi-même, d’abord, car accepter de prendre conscience de ce que nous avons fait est infligeant. Mais aussi la lutte avec l’organisation elle-même, qui va résister de toutes ses forces à notre départ. Elle mettra tout en œuvre pour nous retenir dans ses rangs, car elle ne veut pas que nous quittions le navire avec les informations que nous détenons sur elle et ses rouages, ce qui mettrait en péril sa survie.
Oui, le chemin de guérison est éprouvant, terriblement éprouvant, et long. Mais tel est le voyage que plusieurs parmi nous ont choisi de faire, maintenant. Y résister ne fera que rallonger la route qui devra être parcourue, tôt ou tard.
Accompagnement à l’ouverture de conscience
2 Comments
Bonjour Caroline et merci pour ces mots qui formulent si bien comment, pour obtenir un soulagement passager, une sécurité illusoire, un confort temporaire, il est tentant d’écouter la voix unanime de l’égo collectif plutôt que la singularité et l’authenticité de la douce voix de notre Âme. Seulement en cette ère Nouvelle, l’éveil de Conscience ne peut plus ignorer la douce complainte de notre Cœur qui nous rappelle combien ce que nous cherchons fondamentalement se trouve dans la Lumière et pas ailleurs. Merci encore pour cet éclairage si parlant pour mon Âme !
Il y a l’ego collectif, certes, mais nos egos respectifs, individuels, créés à partir de nos erreurs passées. Chaque chemin est unique et chaque guérison aussi. Pour retrouver notre lumière, il faut accepter de retourner là où nous l’avons perdue, c’est-à-dire dans nos ténèbres personnelles… Bonne continuité !