Suivre les enseignements d’autrui (tant religieux que de croyances diverses), non issus de notre propre expérience de vie, c’est le chemin le plus sûr pour se perdre et ajouter à notre confusion, déjà considérable.
C’est comme si on pigeait des morceaux dans la boîte du casse-tête du voisin pour réaliser le nôtre. Le travail de guérison spirituelle que chacun doit accomplir, tôt ou tard, consiste à récupérer la totalité des parcelles qui nous composent pour ensuite les assembler et reformer, en une seule unité, ce qui fut fragmenté, perdu, cédé au fil de nos incarnations. C’est déjà tout un contrat 😊. Alors, ajouter des pièces qui ne font pas partie de notre propre casse-tête, de soi-même, amplifie le désordre intérieur et alourdit la tâche à effectuer.
Car ces enseignements ne nous appartiennent pas, ce ne sont pas nos vérités. Ils constituent des réponses qui furent trouvées à l'égard de situations vécues qui ne sont pas nôtres, donc qui ne nous sont pas utiles. Chacun vit des expériences uniques même si, en apparences, elles peuvent paraître se ressembler. La clé de la maison d’autrui ne sert pas à déverrouiller notre demeure.
Croire qu’une même question appelle une réponse identique pour chacun de nous, c’est méconnaître le fait que nous sommes un « modèle unique » ! Nos configurations, nos ressources, nos vécus et ce que nous sommes venus chercher sur terre diffèrent. Il n’y a pas deux corps physiques identiques, ni deux intérieurs, deux psychés, deux parcours de vie identiques ; un même évènement n’aura pas le même impact pour chaque personne. Il n’est donc ni utile ni pertinent de suivre un chemin tracé par autrui pour comprendre la leçon que la vie met sur notre propre route.
Quant aux prétendues « vérités universelles » qui nous sont parvenues principalement par le biais d’écrits religieux dont les origines se perdent dans la nuit des temps - manipulés, écrits, réécrits et interprétés selon les valeurs des époques et les desseins des hommes au pouvoir - leur attribuer une force probante, c’est faire un chèque en blanc au passé sans se donner la peine de l’évaluer, d’en juger le bien-fondé par rapport à nos propres valeurs, celles d’aujourd’hui et notre choix de vie présent. Maintenir en place le passé par coutume, convenance, habitude garde en stagnation.
Dans tous les cas, les enseignements issus d’autres sources que celles de nos expériences de vie ne sont d'aucune utilité et accroissent notre fouillis intérieur : notre casse-tête individuel n’a nul besoin d’être parasité de pièces étrangères, nous avons suffisamment d’ouvrage avec ce qui nous compose.
Il nous revient, à chacun, d’effectuer ce travail, de trouver nos propres vérités. Dans cette quête, les efforts à fournir sont requis, oui ; c’est le prix à payer pour se retrouver soi-même, il n’y a pas de raccourcis possibles.